Ghetto
"Il importe peu que le ghetto, inventé en Italie, tire son nom de borghetto (faubourg), du mot hébreu ghet (rejet, divorce, séparation) ou du gheta italien, qui veut dire "fonderie de canons", le ghetto de Venise, premier du genre, ayant été limitrophe d’une telle fonderie. Il est, en revanche, assez significatif que les ghettos aient d’abord fleuri , si l’on peut dire, dans les pays catholiques. Ainsi, l’Allemagne, l’Autriche, la Bohême sont les premières en Europe centrale, à parquer des communautés juives de quelques cinq cents âmes ou plus derrière un mur d’enceinte percée d’une seule porte verrouillée dès le soir venu. Un temps, pourtant, les ghettos n’absorbent qu’une partie des juifs de ces pays, le reste continuant à vivre dans des schtetl : des agglomérations greffées sur le flanc et hors les murs de quelque cité. C’est le cas de Nuremberg comme de presque tous les gros bourgs polonais ou baltes. Puis peu à peu, les schtetl se muent en ghettos, avec la synagogue à un bout, et le cimetière à l’autre, et coupés par leur milieu d’une rue sans issue, sinon en rêve."
Source : Le Racisme de Elena De La Souchère, Pierre Paraf, Georges Balandier, ed : Cercle Européen du Livre.
Le terme de ghetto n’a pas cours dans le Comtat Venaissin où le mot de "Carrière", rue en provençal, le remplace, ni dans les pays du Maghreb où il s’agit de "Mellah". Le principe de ghetto n’est pas à confondre avec la rue ou le quartier où se regroupe une communauté par accommodement pratique de la vie juive. [1]
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